Au crépuscule d’un ciel d’été
Ma lune noire s’est éteinte
Laissant mon âme emprunte
D’une peine à perpétuité
Depuis mon cœur s’enrhume
Au pays des matins gris
Loin de ses îles de la lune
Et le ciel azur de Mirereni
Sans prévenir elle a tiré un voile chagrin
Sur mes printemps d’insouciance
Nos fou-rires, nos chants et nos danses
Plus que des souvenirs de nos jours câlins
Envolé son sourire
D’éternelle jeune fille
Nos querelles, nos délires
Ses colères, ses petites manies
Elle a refermé le grand livre
D’histoires et de légendes
Qui m’aidait à mieux vivre
Les horreurs de ce monde
La plume lourde comme une enclume
De nuits d’insomnies en pages blanches
J’étanche mon spleen et mon amertume
Sur les cendres tièdes de son absence
Quand le passé s’entête à prendre le chemin
Des sentiers battus de la mémoire
Le présent vire parfois au cauchemar
Pour qui le grand amour repose là-bas au loin
A l’ombre des fruits à pins
Près des cocotiers centenaires
Sur cette étrange terre étrangère
Qui lui a donné le premier sein
Derrière la maison de corail
Au bord de la route qui mène
Au palais perdu de Fé Simay
Elle attend que l’on vienne
A ses deux pieds déposer
Des bouquets garnis de je t’aime
A l’oreille lui murmurer
Des chapelets de prières
Visiter les jardins de son passé
Sans amer regret ni chrysanthème
Arroser de tendres pensées
Ses rêves et ses vœux les plus chers
Voilà le mois de juillet
Avec son cortège de jours sans soleil
Ses longues nuits à rechercher
En vain la paix de l’âme et le sommeil
Et cette absente qui me hante
De son éternelle présence
Sa voix qui danse et qui chante
Les ritournelles de mon enfance
Une autre saison prend le large
Et mon courage demeure toujours à quai
Avec la somme de mes peurs et mes charges
Pour seule raison d’être et vrais projets
Ma lune noire s’est éteinte
Dans le crépuscule d’un ciel d’été
Laissant mon âme emprunte
D’une peine à perpétuité
A ma Mère
Déjà 2 ans sans toi. RIP
MT Soly, Le panier - 07/ 2013