Visage de poupon, sourire d’ange et dents d’ivoire
De ses grands yeux en amande elle vous sonde l'âme du regard
Ses lèvres gourmandes vous invitent à boire les mots interdits
Lorsque dans sa langue elle vous demande un peu de crédits
Pour appeler son mari parti elle ne sait où depuis trop longtemps
La laissant seule avec deux gosses en bas âge et la rue pour maison
Une jeune fleur à peine éclose chantant la nostalgie d'hier
Le présent morose et l'amer solitude des jeunes filles mères
Amoureuse crédule elle a suivi les battements de son cœur
Au mépris des traditions, de ses parents, au prix de son honneur
Elle croyait dur comme fer dans sa fièvre de nouvelle Ève
Que l'amour à l'inverse de ses rêves jamais ne s'achève
Chaque jour de la semaine, sur le même bout de trottoir
Elle attend debout dans ses haillons sous le cagnards
Le providentiel client qui viendra lui jeter une pièce d'argent
Elle vend des cacahuètes et des œufs durs aux passants
Mbaé Soly Tahamida Moroni octobre 2012