SADA

SADA

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Sada, mosquée

Sada s’éveille doucement au son du muézin

Sous les bons auspices et le soleil de plomb de Marianne

Et se rêve en secret d’un curieux destin

Entre sainte laïcité française et préceptes de l’islam

Sur les hauteurs de la ville jusqu’au quai du port

Elle arbore les senteurs et les couleurs des Comores

Et sur le fronton de ses écoles la devise séculaire

Vantant l’imposture d’une drôle de crise meurtrière

Sada, plage

De chaque coté du mur de son visas Balladur

Frères et sœurs en Allah se battent comme des cochons

Se jettent à la figure les pires injures à mesure

Que La Mère patrie coloniale s’arrime à ses lagons

Avec dans ses cales vaniteuses indifférence et égoïsme

Ses ghettos pour visages pâles en mal d’exotisme

Ses brigades mobiles et cynophiles traquant les clandestins

Jusqu’au cœur d’infâmes bidonvilles peuplés d’orphelins

Sur ses plages dorées par centaines

Se brisent les kwassa de la mort

Avec leur cargaison de chaire humaine

En quête d’îles au trésor

Sada, la nuit

Sada se déhanche la nuit de roumbou sauvage en deba

Voilée dans son salouva chamarré de noce blanche

Puis s’endort aux aurores dans la chaleur moite d’un banga

Le corps ivre de plaisirs interdits, du lundi au dimanche

Et dès que vient l’heure elle prie les esprits, le ciel et le saint Coran

Pour que son ile soit la plus belle, la plus fertile des départements

Chaque jour qui passe l’éloigne un peu plus de mon horizon

Pourvu que sa nouvelle idylle ne la fasse pas oublier mon nom

Et tous ces précieux moments qui ont marqué notre histoire

Avant que le colon ne vienne, nous enchaine puis nous sépare

Le sang impur des crève-la-faims

Donne au fond de l’Océan Indien

Le teint bleu amer du destin

Des damnés du genre humain

Sada, plage 2

Sur ses plages dorées par centaines se brisent les kwassas de la mort

Avec leur cargaison de chaire humaine en quête d’îles au trésor

Le sang impur des crève-la-faims donne au fond de l’Océan Indien

Le teint bleu amer du destin des damnés du genre humain

Mbaé Soly Tahamida

Mayotte10-2013_Marseille 04-2014

A mon frère Rastami et sa femme Hyathouni de Sada

Il est des amitiés solides et sincères
Que ni le temps ni la distance ne peuvent défaire
A toi qui m’à ouvert ton cœur et ta maison
Comme un grand frère comme un parent
Même si dans nos veines ne coule pas le même sang
Toi et ta femme êtes de ma famille dorénavant
Merci à vous pour ces précieux moments
A bientôt si Dieu le veut. Fraternellement
Soly 10/2013