Les villas en kit poussent comme des pins
Sur les vertes collines de mon enfance
Adieu laurier, basilic, thym, romarin…
Les douces senteurs de ma Provence
Le parfum sauvage des fleurs de lavande
Du rez-de-chaussée jusqu’au dernier étage
Embaumait chaque matin du couloir à la cave
Nos lopins d’appartements de notes suaves
Partout la nature chantait ses couleurs
Emplissait d’air pur nos poumons et nos cœurs
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30 ans de vie, 30 ans de bail
Sous les gravats et la poussière
Balayés comme un fétu de paille
A coup de tractopelles et de bulldozers
Sur nos terrains de jeux les ordures s’amoncèlent
Les gabians, à toute heure, à la taverne des éboueurs
Se restaurent avec bonheur des mets de nos poubelles
Et l’odeur des pinèdes vous soulève le cœur
Où sont les écrins de verdure à perte de vue
Où nous allions gambader et conter fleurette
Cueillir champignons, basilic, sauge ou sarriette
Pour de délicieuses soupes et de joyeux barbecues
Une décharge à ciel ouvert en guise d’horizon
Le bruit des camions benne pour chant de cigales
Quatre vingt hectares de plaine ouverts à tous les vents
De la Crau à Entressen on fait chauffer sa carte vitale
Pont
Où voulez vous que j’aille enterrer mes vieux os
Ici, j’ai tous mes souvenirs, les bons les mauvais aussi
Ici j’ai tous mes repaires, ma famille, mes amis
Ailleurs je vais devoir tout recommencer à zéro
Juin 2011