Il ne viendra hélas plus jamais
Porté par la brume matinale
Nous offrir autour d’une tasse de café
Toute la beauté d’un monde idéal
Nos cœurs emplir de son sourire enjôleur
Nos âmes embellir de la magie du conteur
Griot à nul autre pareil
Qui savait dompter les mots
Pour nous emmener en bateau
Vers son pays des merveilles
Charmeur du verbe entre la fable et le réel
Blagueur en herbe infatigable devant l’Eternel
Demain sonnera le glas
De nos communes rêveries
De nos rires aux éclats
Ainsi que de nos folles utopies
Du plaisir de lire sur ses lèvres
Et dans ses yeux comme dans un livre
Son immense envie, sa fièvre
Son appétit et sa soif de vivre
Mais demain reviendra encore
Nous prendre par la main
Pour chanter nos refrains
Et nos doux rêves des Comores
Découvrir le patrimoine immatériel
Enfoui dans son petit bout d’archipel
Dont il se faisait l’honneur et le devoir
D’être le fervent gardien de la mémoire
De Marseille à Moroni
Du Panier à Milepvani
Nous rirons, grands et petits
Des facéties de M’na Madi
Nous dirons jusqu’à tant pis
Jusqu’à la fin de nos vies
Ngazidja, Ndzuani, Maoré, Mwali
Massiwa mane*, un seul pays
Oui demain repartira
Sur le chemin des souvenirs
Cueillir toutes ces fois
Où l’on avait foi en l’avenir
Demain aura les beaux yeux
Et les fossettes d’Aniya Riama
Pour lui conter si Dieu veut
L’amour et la gloire de son papa
À Aniya Riama et ses frères
Mbaé Tahamida Soly, 31 mars 2018
Massiwa mane*: Quatre îles